mercoledì 4 novembre 2015

Le 30 septembre : Trieste et l'Autriche, de 1382 à l'État indépendant.


Le 30 septembre : Trieste et l'Autriche, de 1382 à l'État indépendant.
 

Analyse de Paolo G. Parovel

Ce 30 septembre, une semaine après l'équinoxe d'automne, est l'anniversaire de l'acte de dévouement par lequel en 1382 à Graz, Trieste la petite ville indépendante, afin de ne pas devenir une colonie de Venise comme d'autres villes côtières de la mer Adriatique nord orientale, confia la défense de sa liberté à la Maison d'Autriche, représentée en ce temps-là par le duc Léopold III de Habsbourg.

Ainsi débutait, 110 ans avant la découverte de l'Amérique, le lien étatique volontaire entre Trieste et l'Autriche qui dura 536 ans, jusqu'en novembre 1918, garantissant à la ville son indépendance durant plus d'un demi millénaire, avec la dignité d'État de la Couronne et ensuite de Pays membre de l'Empire, par le lien personnel direct avec le souverain.

Depuis cette époque chaque souverain de la Maison d'Autriche eut ainsi le titre autonome de Seigneur de Trieste, où il avait comme représentant personnel tout d'abord un Capitaine, et ensuite un Lieutenant impérial, adjoint au libre parlement de la ville, avec un respect total de ses libertés et de ses constitutions, qui furent consolidées depuis 1850 dans l'exemplaire Constitution de la Ville Immédiate de Trieste-Verfassung der reichsunmittelbaren Stadt Triest.

Pour ces raisons Trieste célébrait, jusqu'en 1918, le 30 septembre comme une fête nationale, pour le 500ème anniversaire la ville érigea un beau monument commémoratif sur la place de la Gare et le siège du Lieutenant impérial était le très élégant Palais du Gouvernement qui se trouve sur Piazza Grande en face du Palais du Lloyd Austriaco.

C'est ce lien volontaire avec l'Autriche qui a permis l'intégration politique et économique de la libre ville-port, la plus au nord de la Méditerranée avec son arrière-pays naturel mitteleuropéen, qui depuis le 18ème siècle lui a garanti le plus grand développement culturel et matériel dans une pluralité féconde de langues, religions, et sciences grâce aux études, à la navigation, à l'industrie et les commerces mondiaux de son port-franc.

Ce ne fut pas par hasard si en 1797 l'on ouvrit dans cette libre Philadelphie d'Europe aussi le deuxième consulat continental des États Unis d'Amérique, après leur déclaration d'indépendance, et si l'Autriche, puis l'Autriche-Hongrie, en plus d'être la protectrice de Trieste était aussi le seul grand pays européen qui refusa fermement de devenir une puissance coloniale.

Le lien naturel solide et fécond de Trieste avec son arrière-pays et avec l'éducation et l'éthique de la Maison d'Autriche a pu être brisé seulement par les armes, et malgré la vaillante défense et la résistance des triestins, par les résultats dévastants de la première guerre mondiale 1914-18, qui fut et demeure célébrée par de nombreuses personnes, même un siècle plus tard, comme si elle avait porté des libertés.

Au contraire cela fut une inutile e horrible boucherie de peuples, qui démarra le cycle de la dégradation et de la dissolution de la civilisation européenne dans les nationalismes, les racismes, les idéologies totalitaires, l'horreur grandissante des génocides et dans les nouvelles guerres du XXème siècle, auxquelles on tente encore de remédier en construisant une nouvelle Europe plurinationale sur des modèles encore trop déséquilibrés et loin d'être naturels.

Ces 536 années d'indépendance juridique et pratique de Trieste avec (et non pas « sous ») l'Autriche ont été interrompues seulement par les malheureuses 25 années, entre novembre 1918 et septembre 1943, de la rude et violente occupation nationaliste et raciste de la part du Royaume d'Italie et de son régime fasciste, remplacé de septembre 1943 à mai 1945 par leurs féroces alliés nazistes.

En tout 27 ans seulement, que l'on a rendus imposants comme des siècles en effaçant, officiellement et dans la culture des nouvelles générations, la mémoire historique réelle de Trieste, pour la remplacer par les conditionnements culturels de propagandes nationalistes grossières et grotesques, renouvelées de 1945 à aujourd'hui et faites passer pour du patriotisme même auprès du peuple italien.

Après cette parenthèse, courte mais très opprimante, l'indépendance de la ville-port de Trieste a été par conséquent correctement rétablie dans le nouveau contexte mondial par les Puissances Alliées et Associées vainqueurs, avec le Traité de Paix de 1947, comme Territoire Libre doté d'un Port Franc International.

En somme, étant donné qu'après la seconde guerre mondiale il n'était pas possible de restituer Trieste à une Autriche-Hongrie reconstituée, sa ville-port fut constituée en un nouvel État membre des Nations Unies sous leur garantie, avec un régime portuaire international et des droits spéciaux pour l'Autriche, pour les autres états de l'arrière-pays mitteleuropéen de l'ex Autriche-Hongrie et pour la Suisse.

Les puissances signataires du Traité et les Nations Unies ont aussi entamé le régime de gouvernement provisoire du nouvel État de Trieste indépendant avec un mandat d'administration fiduciaire spécial confié de 1947 à 1954 aux Gouvernements des États Unis et du Royaume Uni qui l'ont exercé de façon exemplaire en ce qui concerne la légalité, l'efficacité et la correction.

En effet, le nouveau Gouvernement administrateur n'a pas géré la ville et le port franc selon ses devoirs, mais il a simulé graduellement la souveraineté de l'État italien, en lui permettant de s'approprier de toutes les ressources économiques et patrimoniales de Trieste et de lui imposer le payement, interdit par le Traité de paix, de la dette publique italienne et d'une énorme quantité d'autres taxes indues.

Ces abus ont dévasté l'économie de la ville et paralysé son rôle productif européen et international, en lui enlevant des opportunités d'emploi et en précipitant les triestins dans une spirale de pauvreté croissante, ce qui additionné à la crise économique générale a atteint des niveaux humainement insoutenables et moralement intolérables, sur lesquels prospère seulement la représentation parasitique locale du système politique-institutionnel italien corrompu.

Qui ajoute aux abus économiques et fiscaux généraux, la tentative illicite finale d'étranglement de l'ensemble du Port Franc International du Territoire Libre de Trieste, dans le but de déplacer les axes de trafic maritime mitteleuropéens, et même le statut de port franc, sur les ports de la péninsule italienne.

Ces violences politiques et économiques ont réouvert, dans le monde et avec les manières d'aujourd'hui, le cycle symbolique et pratique qui impose à la population de Trieste de défendre sa propre survie concrète et sa propre dignité, contre ces mêmes intérêts politico-économiques agressifs qui la menaçaient en 1382, lorsqu'elle demanda la protection de l'Autriche et l'obtint durant plus d'un demi millénaire.

Aujourd'hui la défense directe n'est plus un acte de dévouement à l'Autriche, mais consiste à exiger de la Communauté internationale le plein respect des ses droits d'État indépendant et de Port Franc du Territoire Libre de Trieste, de son économie et de ses cultures, au bénéfice de tous les autres États et dans son esprit renouvelé, philosophique et pratique, originaire de Philadelphie.

Dans cette défense moderne, l'Autriche, si elle saura sortir de sa longue crise d'identité politique, peut jouer deux rôles importants qui ne sont pas seulement historico-affectifs, mais pratiques. Le premier est celui évident de candidat pour succéder au Gouvernement italien dans le rôle de Port Franc International pour le compte des Nations Unies.

Le second rôle, indépendant du premier, est celui de levier historique et géopolitique d'une coalition d'intérêts des autres États de la Mitteleurope avec lesquels Trieste a partagé fraternellement un demi millénaire d'histoire et continue de partager le même centre de gravitation politico-économique dans les équilibres du sud-est européen, qui attendent depuis trop longtemps d'être consolidés.

P.G.P.
Le monument pour les 500 ans du dévouement de Trieste à l'Autriche/

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