martedì 10 novembre 2015

Est-ce que Rome veut éliminer le Singapour d'Europe?


Est-ce que Rome veut éliminer le Singapour d'Europe?

Analyse de Paolo G. Parovel
Comme le savent tous les analystes stratégiques spécialisés, au sommet de la mer Adriatique, la belle ville de Trieste et son Port Franc International, l'unique au monde, sont encore prisonniers d'une « bulle » juridico-politique et médiatique du temps de la guerre froide, qui n'a donc plus de raison d'exister, mais permet à la politique italienne corrompue de les étrangler en silence, aux dépens de toute la Communauté internationale.
La bulle consiste dans le fait que le petit État souverain de l'actuel Territoire Libre de Trieste [TLT ou Free Territory of Trieste FTT], constitué depuis 1947 sous la garantie du Conseil de Sécurité des Nations Unies, avec son Port Franc international au service de tous les États, son indépendance juridique, monétaire, financière, fiscale, bancaire, d'assurance et de bourse, sans dette publique – le Singapour de la Méditerranée et d'Europe – est encore confié à l'administration civile provisoire du Gouvernement italien.
La conséquence est que le Gouvernement italien abuse de son mandat en administrant illégalement le Territoire Libre et son Port Franc international comme s'ils étaient sous la souveraineté de l'État italien, et par cette ruse il impose les lois et les énormes taxes italiennes en violant les droits des citoyens, des entreprises locales et étrangères, ainsi que des autres États.
En 2015 cette situation illégale est arrivée à son point de rupture, car le Gouvernement administrateur et l'État italien, après avoir dévasté l'économie de Trieste en persécutant par ces abus les citoyens et les entreprises du Territoire Libre, à présent ils agressent avec des lois et des taxes italiennes même ses principaux organismes économiques d'État: le Port Franc international et la Zone industrielle du port.
Cette nouvelle agression frappe directement aussi les droits économiques des autres États, en plaçant les entreprises, les investisseurs et la Communauté internationale face à un choix qui ne peut pas être reporté: commencer à imposer la réactivation de tous les droits légaux et économiques internationaux du Singapour de la Méditerranée et d'Europe, ou bien laisser que le Gouvernement italien le paralyse afin de l'éliminer du marché.
Il ne s'agit pas d'un choix marginal, mais d'un choix stratégique, car de nos jours la fonction euro-méditerranéenne du Territoire Libre de Trieste et de son Port Franc international pour la liberté du transport maritime et du commerce international, pour la finance internationale et pour la stabilisation économique du Sud-Est de l'Europe est d'un intérêt encore plus important que lorsqu'il a été constitué à la fin de la seconde guerre mondiale, pour garantir le transport maritime de la Mitteleurope.
Un petit État avec des privilèges stratégiques et économiques spéciaux
Le Territoire Libre de Trieste [TLT ou Free Territory of Trieste FTT] est un petit État européen indépendant reconnu, membre de droit des Nations Unies, constitué depuis le 15 septembre 1947 dans le régime de gouvernement provisoire prévu, en exécution de la Résolution S/R/16 (1947) du Conseil de Sécurité et du Traité de Paix avec l'Italie (UNTS Vol. 49 – 1950, No. 747).
Le TLT est placé sous la tutelle directe du Conseil de Sécurité de l'ONU, et en plus d'avoir la souveraineté territoriale, monétaire, financière et fiscale, il se trouve dans le barycentre maritime de la Mitteleurope, avec un grand Port Franc international, l'unique au monde, au service de tous les États. Aucun autre petit État européen a cette position stratégique et ces privilèges économiques.
Administration fiduciaire spéciale et relations internationales
Le régime de gouvernement provisoire du TLT est une forme d'administration fiduciaire spéciale établie et régulée par l'art. 21 paragraphe 3, par l'Annexe VII du Traité de Paix et par un instrument exécutif ajouté, le Memorandum d'entente de Londres du 5 octobre 1954.
Les normes du Traité de paix sur le TLT et le Memorandum de Londres sont en vigueur (voir U.S. Department of State, Treaties in Force) avec les seules modifications territoriales périphériques conséquentes aux Résolutions du Conseils de Sécurité R/S/753 (1992), R/S/754 (1992) et R/S/777 (1992), concernant la Croatie, la Slovénie et l’extinction du Gouvernement yougoslave.
Par conséquent l'actuel Territoire Libre de Trieste est composé de la capitale, Trieste, avec son Port Franc international, plus cinq Communes plus petites, et n'a pas de revendication territoriale envers les État limitrophes (Italie, Slovénie) ou voisins (Croatie).
L'administration fiduciaire spéciale de l'actuel TLT a commencé le 15 septembre 1947 avec la constitution directe d'un Gouvernement provisoire militaire (AMG FTT) confié aux Gouvernements des États Unis et du Royaume Uni, et chargé de la défense, de l'administration civile provisoire et de la représentation étrangère du TLT.
Depuis octobre 1954 les deux Gouvernements ont désengagé leurs forces militaires dans le TLT en laissant la défense à l'OTAN et en confiant par le Memorandum de Londres l'administration civile provisoire, qui inclue la représentation internationale, à la responsabilité du Gouvernement italien. Pas de l'État italien, car il y aurait un conflit de souveraineté.
C'est pourquoi le TLT est devenu depuis 1947 un État membre de nombreuses organisations internationales et européennes (ERP, OEEC-OECE, EPU-UEP, ECMT-CEMT, ICPO) dans lesquelles le Gouvernement italien administrateur s'est engagé a exercer la représentation du TLT au moyen structures de la représentation de l'Italie.
L'application des Traités constitutifs de l'Union Européenne a été étendue au TLT après 1954 avec les clauses spéciales relatives aux territoires européens desquels un État membre, dans ce cas l'Italie, exerce provisoirement la représentation internationale, mais n'a pas la souveraineté (en ordre chronologique: art. 79 TCECA, art. 198 Traité Euratom, art, 229 TCE, 227 n. 4 TCEE, 355 n. 3 TFUE).
Le Gouvernement italien administrateur a toutefois omis de stipuler les accords successifs d'association et d'adhésion du TLT aux Communautés Européennes et ensuite à l'Union Européenne. Pour cette raison dans le TLT l'application des normes de l'UE qui lient les États membres demeure provisoire, limitée et non obligatoire.
La souveraineté d'État du TLT est aussi la raison principale pour laquelle l'UE ne peut pas appliquer au Port Franc international de Trieste les normes fiscales et douanières qu'elle applique aux zones franches de l'Italie et des autres États membres.
Des décennies de congélation stratégique
La transition du TLT depuis le régime d'administration provisoire commencé en 1947 au régime de gouvernement permanent (Annexe VI et VII du Traité de Paix) est restée gelée durant des décennies à cause des nécessités stratégiques de la guerre froide et ensuite de la guerre yougoslave.
Le Gouvernement italien administrateur en a profité pour favoriser les ports italiens en étranglant le Port Franc international, les droits des autres États et l'économie du petit État indépendant avec l'imposition graduelle illicite des lois et des taxes de l'État italien.
La Communauté internationale n'est pas intervenue directement pour rétablir la légalité, mais a conservé intact le statut juridique international de l'actuel Territoire Libre de Trieste et de son Port Franc pour les réactiver au service des transports maritimes et des marchés financiers internationaux après le rétablissement de la démocratie en Europe.
Les besoins de réactivation stratégique.
Après la stabilisation des anciennes Républiques yougoslaves de Slovénie et Croatie, est arrivé aussi le moment pour la Communauté internationale de la réactivation stratégique des privilèges économiques et financiers du Territoire Libre de Trieste et de son Port Franc international pour les besoins de stabilisation économique et de développement de l'Europe Centrale et Sud-Orientale.
Au contraire le Gouvernement italien administrateur tente d'entraver la réactivation internationale du Territoire Libre et de son Port Franc en continuant à les paralyser en les traitant comme s'ils étaient une province à la frontière de l'État italien. Dans ce but les autorités italiennes soutiennent carrément que le Territoire Libre de Trieste n'ait jamais été constitué, ou qu'il ait été effacé par des accords internationaux successifs.
Mais il s'agit de thèses politiques visiblement fausses, car l'Italie a reconnu de manière irréversible depuis 1947 le Territoire Libre de Trieste comme un État souverain constitué dans le régime prévu de gouvernement provisoire, avec la souscription et la ratification du Traité de Paix et des accords internationaux et européens successifs (multilatéraux et bilatéraux) et par l'émanation de dizaines de lois nationales en conséquence.
C'est pourquoi la stratégie principale du Gouvernement italien consiste à soutenir ses deux thèses uniquement sur les médias et à les imposer, dans la politique intérieure au moyen des partis politiques, des administrations publiques et de la magistrature, tandis qu'au niveau international il évite aussi bien de les proposer que d'en accepter la discussion approfondie, et tente d'influencer les autres États par des activités de désinformation et de lobbying.
Les autorités administratrices italiennes ont utilisé ce double jeu pour vider graduellement l'économie du Territoire Libre de Trieste au profit de l'économie italienne dans le secteur portuaire, dans celui industriel (en commençant par les chantiers navals) et dans le secteur financier et des assurances. En 1997 elles ont fermé illégalement la Bourse des valeurs de Trieste, fondée en 1755, et à présent elles sont en train de favoriser le transfert depuis le TLT vers l'Italie du siège légal central des Assurances Generali s.p.a., fondée à Trieste en 1831 qui est actuellement par importance la troisième compagnie d'assurance au monde.
Nouvelles agressions illégales.
Les conséquences économiques de ces activités illégales du Gouvernement italien administrateur ont été sous-évaluées jusqu'à présent car l'agression juridique et fiscale directe de l'État italien a nuit aux citoyens et aux entreprises du petit État indépendant, tout en évitant de frapper sévèrement ses organismes publics d'État principaux : le Port Franc international et l'EZIT – organisme Zone Industrielle Trieste.
Mais justement depuis quelques semaines, le Gouvernement de Rome est en train de tenter d'agresser et de livrer à l'État italien aussi l'EZIT et le Port Franc international. Et toutefois son petit jeu rend évidente la situation réelle, car il menace directement les fondements économiques du Territoire Libre de Trieste et les droits généraux et spéciaux de tous les États sur le Port Franc international.
L'agression au Port Franc international
L'agression du Gouvernement italien au Port Franc international du Territoire Libre de Trieste et aux droits que tous les États ont sur celui-ci, consiste en une tentative complètement illégale d'en éliminer la moitié septentrionale, nommée Port Franc Nord, qui se déploie sur 70 hectares sur 3 km de côte, et d'en transférer le régime du Port Franc de Trieste aux ports italiens et leurs infrastructures de Monfalcone, San Giorgio di Nogaro, Cervignano, et puis à d'autres ports.
L'opération a pour but principal, non déclaré, de dévier artificiellement vers les ports de la péninsule italienne les nouveaux grands axes de transports maritimes européens prévus sur les axes Baltique-Adriatique et transsibérien en passant par Vienne-Bratislava. Les ports naturels de ces transports sont Trieste (TLT), Koper (Slovénie) et Rijeka (Croatie), mais pour déplacer les marchandises en Italie il suffit d'enlever du marcher l'avantage fiscal et les places équipées libres du Port Franc international de Trieste.
La déviation artificielle de marchandises du Port de Trieste est interdite par le droit international (Traité de Paix de Paris, Annexe VIII, art.16) et dans ce cas, elle ne serait pas occasionnelle mais permanente, elle saboterait les stratégies de stabilisation économique du Sud-Est de l'Europe et augmenterait le pouvoir économique et politique des grandes organisations criminelles italiennes.
Le but déclaré de la tentative d'éliminer le Port Franc Nord est celui de destiner cette surface à de grosses opérations d'urbanisme et immobilières, qui dans le système politique italien servent aussi à financer les partis et la criminalité organisé. Dans ce cas elles sont illégales ab origine et il n'existe aucun projet, mais au contraire seulement des questions anti-mafia graves, publiques et documentées auxquelles les politiques italiens impliqués refusent de répondre.
Actions de répression et accélération des opérations illégales.
Jusqu'en 2010 les autorités italiennes administratrices provisoires ont réussi à réprimer par des pressions politiques, médiatiques, économiques, fiscales et judiciaires les défenses locales des citoyens et des entreprises du Territoire Libre de Trieste, et ont empêché l'ouverture de contentieux internationaux en désactivant sa représentation étrangère d'État dans les organisations internationales et européennes.
Depuis 2011 le journal d'enquête La Voce di Trieste et le Mouvement Trieste Libera ont activé les défenses du Territoire Libre de Trieste, de son Port Franc international et des droits des citoyens, des entreprises et des autres États en développant des analyses et des dénonciations publiques, en même temps que des initiatives juridiques et politico-diplomatiques pour demander le rétablissement de la légalité.
Depuis le 16 septembre ces défenses ont été renforcées avec la constitution de la Représentation Internationale Provisoire du Territoire Libre de Trieste (International Provisional Representative of the Free Territory of Trieste – IPR FTT) qui a pris la représentation étrangère du Territoire Libre de Trieste auprès des autres États et auprès des Organisations internationales sur procuration directe des citoyens et des entreprises.
Face à ces défenses, les politiques italiens impliqués ont accéléré les opérations illégales afin de les terminer avant la fin de ce mois d'octobre 2015, ou de toute façon avant décembre, et ont justifié cette tentative de forcing en déclarant que, pour eux, la politique est plus forte que la loi, et en cachant le fait que pour les entreprises les conséquences seraient encore plus générales et dévastantes que les effets sur le Port Franc Nord.
Une menace dévastante pour les entreprises
La menace dévastante pour les entreprises est causée par le fait que le forcing politique consiste à soutenir que le Port Franc international appartient à l'État italien, et que celui-ci peut en faire ce qu'il veut, car le Territoire Libre n'a pas d'existence juridique.
Mais si ceci était vrai, le Port Franc international n'aurait plus d'existence juridique lui non plus, puisque il n'est pas un organisme public autonome, car il est établit par le Traité de Paix comme organisme d'État du Territoire Libre [et donc lié à l'existence de celui-ci : sans Territoire libre de Trieste, pas de Port Franc international].
Au contraire l'État italien n'a pas de pouvoirs pour constituer ou gérer un port franc international, et ses zones franches sont limitées par les normes restrictives spécifiques de l'Union Européenne(Directive69/75/CEE; Règlements CEE nn. 1496/68, 2151/84, 450/2008; Rapport spécial n. 2/93 de la Cour des Comptes européenne).
Cela signifie que dépendent de l'existence du Territoire Libre de Trieste comme État souverain aussi les droits sur le Port Franc international des autre États et des entreprises locales et étrangères, qui pour cette raison ne sont obligés de payer ni la douane, ni les taxes à l'État italien.
Donc, si le Territoire Libre n'existe pas, ces droits n'existent plus et toutes les entreprises locales et étrangères qui ont utilisé le Port Franc international de Trieste doivent « restituer » au fisc de l'État italien tous les droits douaniers, les impôts et les taxes qu'elles n'ont pas payées depuis des décennies, pour des milliards d'euros.
Dans ce cas, les perceptions fiscales obligatoires de l'État italien causeraient une banqueroute collective gigantesque qui emporterait même le reste de l'économie, déjà dévastée par l'application générale des impositions fiscales italiennes qui éloigne les investissements étrangers, lesquels cesseraient complètement.
Et cette agression fiscale destructrice imminente n'est pas une hypothèse théorique, mais une constatation pratique immédiate, parce que l'État italien est déjà en train de la réaliser pour mettre en banqueroute la Zone Industrielle du port.
L'agression à l'organisme de la Zone Industrielle
L'organisme de la Zone Industrielle de Trieste – EZIT est un organisme public créé en 1949 par le Gouvernement anglo-américain du Territoire Libre pour gérer les terrains et le développement de l'entière Zone Industrielle du port de Trieste. Pour ces opérations l'EZIT ne doit payer aucune taxe au Territoire Libre, et encore moins à l'État italien, qui est un Pays tiers.
Au contraire l'État italien exige illégalement de l'EZIT environ 100 millions d'euros pour des décennies de taxes italiennes impayées, et ces jours-ci l'agence de recouvrement fiscal de l'État italien, Equitalia, l'a agressé et paralysé avec la saisie des comptes bancaires et des biens immobiliers pour percevoir par la force une première tranche de 9,2 millions.
Puisque l'EZIT ne peux pas payer ces taxes-là, ni entièrement ni en mensualités, l'État italien veut le mettre en liquidation pour s'emparer de tous ses biens ou de la valeur provenant de leur vente aux enchères. Même le sauvetage de l'EZIT repose uniquement dans l'existence du Territoire Libre de Trieste comme État souverain établi.
Les outils pour résoudre la situation
Cela peut sembler paradoxal, mais les faits qui peuvent enfin débloquer à tous les niveaux la situation du Territoire Libre de Trieste sont, après les autres abus documentés commis par l'administration provisoire italienne, ses tentatives de s'emparer illégalement du Port Franc international et de l'Organisme Zone industrielle pour les éliminer.
L'agression au Port Franc et à l'EZIT frappe en effet directement les droits et les intérêts des entreprises locales et étrangères, en les obligeant à réagir pour survivre, de même que les droits et les intérêts des autres États, en les obligeant à évaluer le problème.
Pendant ce temps, le fait que l'administration italienne ait réduit à un désert économique le petit État européen indépendant qui offre les plus grands avantages portuaires, commerciaux, financiers et fiscaux, a aussi créé des places et des conditions extraordinaires pour les investisseurs internationaux qui ont le droit et l'intérêt à activer ces avantages.
Ceci signifie que, pour la première fois depuis des décennies, la question du Territoire Libre de Trieste et de ses énormes potentialités économiques, logistiques et financières qui en font le Singapour de la Méditerranée et d'Europe, peut être débloquée sans crise internationale.
Car aujourd'hui pour débloquer cette situation il suffit d'additionner activement les droits et les intérêts légitimes de la Communauté internationale, des citoyens et des entreprises pour imposer à un Gouvernement administrateur provisoire défaillant de rétablir la légalité ou de renoncer à son mandat.
Il reste à comprendre si le Gouvernement de Rome préfère insister à tenter d'éliminer illégalement le Singapour d'Europe, ou au contraire s'il préfère partager avec les autres États les avantages de sa pleine activation et de son développement.

© 31 octobre 2015
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